pingouin - 2 janvier 2017
France Culture - Jean-Luc Porquet, journaliste et auteur de la Lettre au dernier grand pingouin, aux éditions Verticales.
Jean-Luc Porquet, journaliste et auteur de la Lettre au dernier grand pingouin, aux éditions Verticales.
Éthologie
Bribe
pingouin
Une seule solution, la décroissance?
Non, ce n'est pas une bonne solution: toutes les espèces vivantes croissent c'est-à-dire vivent. Décroitre, cela signifie: ne pas vivre.
Les humains se développent parce qu'ils sont bien adaptés. Pour ne plus se développer, il faut ne plus être adapté. Les grands pingouins disparaissent parce qu'ils ne sont pas adaptés à la défense contre les humains. La décroissance ne peut intervenir que si les humains deviennent moins adaptés à la situation dans laquelle ils se trouvent. Un vivant n'est pas responsable de son adaptation ou de son inadaptation qu'il soit végétal ou animal, humain ou non humain.
L'augmentation de la pollution de toutes sortes liée aux activités habituelles des 7,5 milliards d'humains ou aux catastrophes qu'ils produisent qui ne sont que des activités involontaires, l'extinction d'autres vivants provoqués par l'exponentiation de l'empreinte écologique de ces milliards d'humains, enfin l'augmentation de la température terrestre provoquée par ces mêmes humains peuvent être la cause d'une moins bonne adaptation des humains et de la fin de leur expansion démographique.
Les humains comme tous les vivants ne sont responsables ni de leur expansion ni de leur décroissance. Depuis 2 à 3 milliards d'années, les vivants sont apparus et n'ont cessé de se développer sur Terre. Les humains n'en sont qu'une forme transitoire.
La défense d'une espèce est une manifestation de sa croissance. Les humains en tant que vivants vont tout mettre en œuvre pour maintenir leur croissance. La solution c'est donc la croissance des humains dans le respect de la croissance de tous les vivants. La décroissance est à entendre dans ce sens-là.
copyright GS - 02 01 2017