"La guerre civile européenne - National-socialisme et bolchevisme 1917-1945" - Erich Nolte - 1997

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guerre civile

Quand des évènements terribles se déroulent, nous avons tendance à ne pas pouvoir y croire. Et cette incroyance est une croyance. Si la société où ce déroule cet évènement croit en des réalités surnaturelles, les choses rentrent dans l'ordre: ces évènements sont surnaturelles comme bien d'autres et on peut passer à la suite.

Au XX° siècle, de moins en moins d'Européens croient en l'existance de realités surnaturelles. Les sciences de la nature mettent en avant tellement de faits inconcevables notamment en astrophysique que les explications du passé où intervent peu ou prou un dieu ou une divinité a cessé d'opérer.

Par contre, les guerres ont donné lieu à un tel traitement d'humains par d'autres humains que les savants ne sont jamais parvenus à expliquer comment par exemple les Nazis sont à l'origine du massacre de 5 millions de juifs, que les soviétiques de leur côté on en assassiné, fait mourir de faim ou enfermé cruellement des millions ou que les dirigeants communistes chinois a l'origine du "Grand Bond en avant" fin des années 50 et débuts de années 60 ont causé la mort par famine d'environ 50 millions de leurs compatriotes. ET d'ailleurs pourquoi étudier des faits si terribles: "il est évident" qu'ils ne se répèterons pas et comment trouver de l'enthousiasme à étudier de telles objets scientifiques qui ne peuvent apporter que dépression et désespoir.

Mais parfois, un mouvement inverse se passe mais après que la plupart des protagonistes n'aient disparus de morts naturelle. Au fond, ce qui est arrivé est normal. Et le mot normal au lieu de dire que le terrible est normal chez l'humain, atténue le terrible en " ce n'est pas si terrible que cela". On comprend qu'il faut que tous les protagonistes aient disparus. Les 5 millions de juifs massacrés ne sont plus que des phrases, des récits ou des paroles. Les faits ce sont effacés.

C'est la voie qu'emprunte Erich Nolte . "Sa thèse centrale (, qui) est de considérer le fascisme italien et le national-socialisme, comme des idéologies essentiellement antimarxistes visant à répondre au totalitarisme bolchevique dont ils seraient des copies, certes « plus horrible que l’original ». "

Ce n'était pas des guerres d'exterminations mais des guerres civiles. Chacun sait que ces guerres ont la réputation d'être plus terribles que les guerres entre état car un état peu se déclarer vaincu et à se moment là, il se rend et le vainqueur s'empare de ses biens avec son assentiment. Dans une guerre civile, l'adversaire doit disparaître tout en étant puni: il doit souffrir et disparaître.

Malheureusement Erich Nolte s'il parle de guerre civile dans son titre, ne consacre aucune partie de son livre à expliquer ce qu'est une guerre civile et quelles sont les différences avec la guerre entre Etats. On le comprend. S'il se mettait à définir la guerre civile, il devrait dire ce qu'est la guerre entre états. Or il est rare qu'un état parle de la guerre en soi. On ne parle jamais objectivement de la guerre car celui qui participe a la guerre fait son devoir sacré et son ennemi doit être tué. Comment définir objectivement ce qui par essence est subjectif.

Si Erich Nolte avait voulu parler de la guerre civile il aurait du parler de la guerre traditionnelle. Il en est incapable et son récit erre. La nazisme et le bolchévisme sont une même manifestation sous des allures différents. Il l'affirme puis l'infirme. Et toutes son oeuvre balance dans un sens puis dans un autre. Ce n'est pas de sa part une volonté d'échapper à la critique des défenseurs de l'Allemagne et de ses détracteurs. Mais comme il n'a pas défini les composantes d'une guerre civile, tantôt il trouve des points communs aux deux ennemis et tantôt l'un est pire que l'autre et ce, à tour de rôle.

Au bout du livre, on sort d'une logomachie où est relativisé puis absolutisé au point que la conclusion est la suivante: certes, entre 1917 et 1945, l'Allemagne est la Russie se sont livrés à ce qu'on pourrait appeler une guerre civile mais en définitif, ce n'est pas certain. Et c'est tout.

A la fin, M. Hitler est réintégré dans le concert des hommes politiques du XX° siècle et somme toute il est à la mesure de MM Roosevelt, Churchill, Staline et De Gaulle. Le monde entier ne peut que se retournert contre Erich Nolte.

Sur 19 pages de bibliographies, il y en a 7 en langues française et 12 essentiellement en anglais et allemand. Comment peut-on écrire un livre dont la moitié soit environ 450 pages concerne  le bolchevisme russe sans visiter le pays et sans en maitriser la langue. 

Ce livre aurait du être écrit par deux auteurs: un allemand et un russe. 

Copyright GS - 09 mai 2017