éthologie 7 - 19 décembre 2020*
éthologie 07 - 19 décembre 2020
Ethologie
Bribe
éthologie 07
Nous nous faisons souvent une représentation terrible de tous les vivants non-humains et de tout ce qui n'est pas vivant. Et pourtant nous nous portons bien comme le montre notre récente explosion démographie.
Cette habitude ne concerne pas seulement les humains en général mais également les humains organisés en groupe particuliers.
Naguère l'Afrique, pour les Européens, n'était que le repaire de cannibales et de massacreurs de bestiaux incultes. Puis un jour, longtemps après la décolonisation cependant, nous avons trouvé dans les librairies des contes pour enfants et pour adultes qui nous faisaient l'éloge de la sagesse et de la profonde culture de ces populations.
Prenons les Indiens d'Amérique. Il n'y a pas longtemps on les voyait, furieux et vindicatifs, massacrer ces pauvres blanches et blancs si honnêtes et si dévoués. Mais aujourd'hui il y a un retour vers les sources où tout le monde découvre que, somme toute, il y a bien peu de différences entre eux et nous.
On pourrait appeler cela le paradigme de l'ours en peluche. Tant que l'ours est notre concurrent vainqueur - qu'il nous conteste les cavernes ou qu'il nous dévore avec nos moutons - toute la mythologie nous le dessine sous des traits terribles. Mais comme nous l'avons plus que dompté grâce à notre supériorité technologique, il devient le compagnon de la majorité des bébés humains.
Il semble qu'il est donc temps de cesser de démoniser tout ce qui n'est pas humain et de passer d'une vision chrétienne et plus largement religieuse de la nature à une vision éthologique. On pourrait appeler cela une réconciliation. Notre progrès technologique a pour origine notre respect des lois de la nature de tous les non-humains et de tout le non-vivant. Grâce à cela nous avons démultiplié nos ressources de vie et, par suite, contribué au succès des humains sur Terre.
Certes nous aimerions être tous des milliardaires. Mais c'est impossible. Depuis qu'il y a des humains, il y a toujours eu des riches et des pauvres soit à cause de la concurrence permanente entre tous où certains gagnent plus que d'autres, soit parce que des groupes s'installent en des lieux où il y a des pénuries plus ou moins importantes de ressources de vie.
Cette concurrence est une règle générale chez toutes les espèces vivantes. C'est ce qui meut l'évolution intra et inter spécifique. Elle est d'ordre éthologique mais non d'ordre moral: comme tout cela est du au hasard, le milliardaire n'a pas plus de justifications à posséder tant de ressources que l'humain mourant de froid et de faim qu'il rencontre dans la rue à ne rien posséder.
Mais pourquoi le dieu Jésus Christ, l'idole des conquérants du monde d'aujourd'hui est-il mort sur la croix? Cela pourrait être le paradigme du ministère de la défense. Même les pires envahisseurs font la guerre plutôt pour se défendre que pour attaquer injustement car la défense mobilise mieux les humains qui sont des êtres sociaux que la conquête. Nous avons donc un dieu qui est le summum de l'innocence. Qui ne le défendrait ?
Ce n'est qu'un mode de pensée d'un groupe apparu il y a 2000 ans mais qui concerne plus d'un milliard d'humains temporairement vainqueur.
Nous réfléchissons sur les 200 000 ans d'existence de l'homo sapiens et a priori envisageons encore 200 000 ans dans l'avenir pour une population qui devrait au moins doubler d'ici quelque temps.
Le christianisme qui n'a que 2000 ans est bien léger face à l'éthologie qui nous explique tous les vivants depuis plus de deux milliards d'années. Et pour un milliard d'années encore sinon plus. Sauf si le ciel nous tombe vraiment sur la tête.
copyright GS - 19 décembre 2020