edward osborne wilson - 1° mai 2020*
edward osborne wilson - 1° mai 2020
Éthologie
Bribe
edward osborne wilson
2012 - La conquête Sociale de la Terre
E O Wilson est spécialiste de l'étude des fourmis. Il est l'un des fondateur de la sociobiologie. Il a développé le théorie de l'eusocialité.
1) Succès des fourmis eusociales
Rappel de la manière dont la quête des ressources de reproduction est organisée chez les fourmis.
La reine des fourmis devient reine parce qu'elle reçoit une nourriture riche. Elle développe des ailes et participe au vol nuptial avec des fourmis mâles. A l'occasion de la rencontre sexuelle elle emmagasine une très grande quantité de spermatozoïdes qui lui servent tout au long de sa vie qui correspond à la durée de vie de sa fourmilière
Après le vol nuptial, elle perd ses ailes et crée une fourmilière où elle est la seule à donner naissance à d'autres fourmis. C'est son unique rôle.
1) si la fourmilière n'est pas importante elle donne naissance par fécondation - ovule plus sperme - à des fourmis femelles, stériles, qui possèdent un chromosome sexuel femelle XX.
2) si la fourmilière est importante elle donne également naissance
a) sans fécondation - spermatozoïde seul - à des fourmis mâles avec ailes qui possèdent un chromosome sexuel XY, mâle. Ceux-ci participent au vol nuptial, se reproduisent puis meurent.
b) avec fécondation - ovule plus spermatozoïde - à des fourmis femelles, futures reines qui possèdent un chromosome sexuel XX. Elles ont des ailes. Elles sont très bien nourries. Elles participent au vol nuptial, se reproduisent et, si elles survivent au vol nuptial, elles créent une nouvelle fourmilière.
Les fourmis sont apparues il y a environ 100 millions d'années. A l'origine elles se reproduisent comme les autres vivants donc comme les humains. L'eusocialité génétique - une seule reproductrice par fourmilière - et sociale - une reine, des fourmis ouvrières et pas de mâles - est apparue au cours de cette très longue évolution.
La plupart des insectes ont le même régime de reproduction que la plupart des vivants y compris les humains: une femelle se reproduit avec un mâle.
Les fourmis représentent en Amazonie 25% de la masse des animaux vivants. La fourmi argentine colonise actuellement une bonne partie du Bassin Méditerranéen.
2) Succès de l'espèce humaine eusociale
Les proto-humains apparaissent il y a 6 millions d'années parmi les primates, des mammifères qui à la différence des carnivores et des herbivores vivent dans les arbres ce qui favorisent le développement des mains et du cerveau.
Ce sont des mammifères quadrumanes, à quatre mains, qui se différencient des mammifères quadrupèdes, à quatre pattes.
C'est grâce à ces deux fonctionnalités qu'une fois "descendus" des arbres et ayant acquis une bipédie qui libère deux mains que les humains ne cessent d'améliorer leurs compétences manuelles et la puissance de leurs cerveaux qui passent en 3 millions d'année de 400 à 1000/1400 grammes par différents états; australopithèque, homo habilis, homo erectus, homo neanderthalensis et homo sapiens ( sapiens - sage ou pensant - c'est du moins l'avis de Carl von Linné qui nous a ainsi baptisé).
Il y a aujourd'hui environ 7,7 milliards d'humains. C'est un succès. Mais autant la démographie exponentielle des fourmis est véritablement un succès autant celle des humains semble annoncer selon certains savants une catastrophe écologique pour la Terre.
3) Pas d'accord avec l'eusocialité telle qu'elle est vue par E O Wison: il manque les synapses.
Il mêle
- biologie - l'amygdale du cerveau
- sociologie - rôle du football comme substitut à la guerre
- et génétique - il faut des gênes pour gérer l'eusocialité.
Sociologie + génétique, il appelle cela sociobiologie. Mais il ne parle jamais des synapses du cerveau et de la synaptisation chez le vivant. Or la synaptisation c'est ce qui met en œuvre chez un individu le biologique, le sociologique, le génétique et l'eusocialité.
Schématiquement, un humain apparaît quand un gamète femelle et un gamète mâle fusionnent à l'intérieur d'une femelle et constitue sa molécule ADN qui représente son génome particulier.
Cette molécule se trouve dans le noyau de la première cellule de ce vivant.
Chez l'humain la cellule se multiplie jusqu'à atteindre les 100 000 milliards de cellules quand il atteint l'âge adulte dont 100 milliards de cellules nerveuses.
Les cellules nerveuses sont reliées entre elles par des synapses. Il peut y avoir entre 1000 et 10 000 synapses qui partent ou arrivent à une cellule nerveuse.
A chaque minute de vie d'un bébé, 2 millions de synapses se mettent en place et ce jusqu'à l’âge de 7 ans. Ensuite le rythme de création des synapses ralentit lentement.
On peut estimer qu'au travers de la synaptisation ( imaginons une toile de tente - le cerveau - et tous les fils qui servent à la dresser - les synapses ) l'environnement total intérieur et extérieur de l'enfant détermine l'organisation et le fonctionnement de l'humain qu'il devient. C'est pour cette raison que chaque humain est totalement différent d'un autre tout en ayant un grand nombre de points communs. Les synapses ne concernent pas seulement le corps physique d'un humain mais tout son univers mental. "Le mental est cablé", pourrait-on dire.
C'est pourquoi l'humain est entièrement physique et génétique comme tous les vivants.
EO Wilson attribue l'organisation et le fonctionnement aux gênes sans dire comment cela se passe. Le génome, ce sont les lignes du programme mais comment s'exécute-t-il concrètement. Comment les cordes et la tente se mettent-elles en place?
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Rappel 1: il existe trois grandes classes de vivants
- les plantes - autotrophes - qui se nourrissent de la chimie de l'air et du sol. Ils sont immobiles car ils puisent leurs ressources de vie de leur environnement immédiat et n'ont pas besoin de se déplacer
- les animaux - hétérotrophes - qui se nourrissent des autres vivants. Ils sont mobiles car ils sont toujours en quête de ces vivants
- les fungi communément appelés champignons sont hétérotrophes et ils possèdent une mobilité qui ne fait pas appel à un cerveau.
La sinaptisation ne concerne que les animaux ... mais tous les animaux car ils possèdent tous un cerveau. Le cerveau est liée à l'hétérotrophie des animaux terrestres. Ce n'est en rien la première ni la dernière merveille de l'Univers même si des humains sont très fiers du leur. Nous le saurons encore mieux le jour où nous visiterons les exoplanètes que nous recherchons avec beaucoup d’intérêt autour d'autres étoiles que le Soleil.
Rappel 2: femelle ou mâle, c'est une convention.
Chez la plupart des vivants, un mâle introduit son gamète dans le corps de la femelle où il fusionne avec un gamète femelle. Se forme alors un œuf.
Comme il y a deux vivants pour un œuf, cet œuf reste chez l'un des deux vivants et s'y développe jusqu'à pouvoir sortir à l'air libre et commencer à être indépendant. Par convention le vivant qui accueille l’œuf et le garde jusqu'à la ponte s'appelle la femelle et celui qui ne porte pas l’œuf s'appelle le mâle.
Comme cet œuf a besoin d'être nourri et qu'il grandit dans le corps réceptacle, la différence entre la femelle et le mâle joue un rôle important avant la naissance du nouveau vivant puis dans la suite de leur vie.
Le sort des femelles et des mâles est très variable. La situation entre l'humaine et l'humain est un cas particulier et les humains sont une espèce parmi des millions d'autres. Ils ne sont en aucun cas une référence ni un modèle. On peut par exemple observer ce qui se passe chez les émeus où la femelle cherche un mâle, se reproduit avec lui, porte les œufs jusqu'à la ponte puis les abandonne au mâle et le quitte définitivement. Le mâle s'occupe alors des petits émeus pendant deux ans environ puis les abandonne à son tour.
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Conclusion
Les humains sont une espèce terrienne parmi tellement d'autres.
E O Wison commet la même erreur que Charles Darwin. Ni l'un ni l'autre n'osent aller jusqu’au bout de leurs réflexions sur l'évolution des vivants et considérer les humains comme une espèce de vivants parmi tous les autres vivants sur Terre. Ils sont anthropocentriques. Certains se sont même permis d'inventer la notion d'anthropocène.
De même que la Terre n'est pas le centre de l'Univers, les humains ne sont pas le but de la Terre.
copyright GS, 1° mai 2020